Accompagnement, soutien, promotion
Ainsi donc, dans la mouvance des années 80 qui allaient voir naître les radios libres et se créer les fêtes de la musique, le besoin s’est rapidement fait sentir d’accompagner la diffusion des nombreux artistes de cette nouvelle scène, mais aussi d’appuyer ses lieux de diffusions, ses festivals, ses événements.
De fait, les acteurs institutionnels et culturels, comme les acteurs associatifs ou privés issus du monde de la musique ou du spectacle ont fini par s’organiser. Quelquefois, ils se sont eux-même rapprochés en créant des effets de réseaux naturels. On se connait, on échange, on s’entraide. D’autres fois, de véritables associations ou organismes se sont créés pour mieux accompagner le secteur ou l’aider à se structurer. Les missions de ces structures très actives sur tout les territoires sont assez large : dynamiser les musiques actuelles, mieux communiquer à leur sujet, centraliser aussi l’information sur les salles où on peut l’écouter, favoriser les rapprochements entre salles de spectacles ou lieu de concerts, organiser des festivals ou les soutenir en tant que partenaires; etc…
Souvent, ces organismes dépendent de subventions pour l’efficacité de leurs actions mais il faut le souligner les financements peuvent être soumis aux aléas budgétaires et aux volontés des politiques nationales, régionales ou européennes. D’ailleurs, les moyens alloués ne sont que très rarement à la hauteur des besoins, pour ne pas dire de moins en moins et la part du bénévolat compte aussi beaucoup. Aujourd’hui, l’action autour des musiques modernes existent aussi grâce à la passion et la bonne volonté de nombreux bénévoles.
Etudes, réflexions sur les musiques actuelles
Au delà des aspects budgétaires et des actions de terrain, ces réseaux ont aussi permis de fournir le cadre à des études sociologiques ou même artistiques pointues au sujet des musiques modernes. Ces dernières ont, il est vrai, obtenu un statut particulier dans l’espace culturel et social, mais aussi dans l’espace public urbain ou dans ses lieux plus circonscrits à des lieux. Et depuis les années 90, des chercheurs en sociologie, comme en urbanisme ou dans les domaines culturelles se sont aussi penchés sur ces nouvelles pratiques musicales pour tenter de mieux les définir. On pourra se reporter valablement à l’article de Samuel Balti sur le sujet en agglomération toulousaine. Nous lui empruntons ici une définition très claire du sujet qui montre également bien son intérêt et sa portée :
« Définies comme un ensemble de pratiques sociales qui utilisent l’électricité et l’amplification sonore dans les processus de création et de diffusion artistique (Touché, 1996), les musiques amplifiées entretiennent une relation féconde avec la ville. Sur la place publique ou dans la sphère domestique, dans un lieu spécialisé ou une simple épicerie de quartier : elles se diffusent, s’écoutent, voire s’imposent à l’habitant. »
Samuel Balti – Géographie des musiques amplifiées et recompositions territoriales dans l’agglomération toulousaine